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Entreprises et Alumni

beourchange #6 : Nicolas Guirao (ISC Alumni) – Le leadership en question

Ancien de l’ISC Paris, Nicolas Guirao, 37 ans, est le fondateur de Testapic. Il porte un regard frais et salutaire sur les rapports de travail et de hierarchie.

LE CHANGEMENT, UN PRE-REQUI DANS LE DOMAINE DE LA TECH

C’est calme aujourd’hui, mais c’est temporaire. D’habitude, ça grouille de monde. On n’arrive plus à pousser les murs!”. Nicolas Guirao sert un café et nous fait visiter les locaux, de Testapic, vides, télétravail en temps de confinement oblige.

Ce sont d’ailleurs les équipes de Testapic qui vont très rapidement guider la discussion, avec un préalable : “dans mon domaine, la tech, le changement, c’est un pré-requis”. Autant dire que la question du changement ne lui est pas étrangère. Spécialisé dans l’ux, Testapic s’inscrit dans un secteur dynamique, en évolution perpétuelle, où être en mesure de se questionner, de se remettre en cause, se révèle un passage obligé pour évoluer et rester compétitif. Les équipes de Testapic sont souvent relativement jeunes, 28 ans de moyenne d’âge. Nicolas le sait bien, des process RH trop figés, des mécaniques de décision trop lourdes sont rarement compatibles avec créativité et ambition. Pour être ambitieux, il faut embarquer ses équipes et répondre à leur demande : une vision.

LE ROLE DU “CHEF” EN QUESTION

Si tu ne proposes pas une feuille de route et des évolutions aux équipes, c’est compliqué”. Il faut une belle dose d’humilité pour renoncer à endosser le costume du chef omnipotent et omniscient pour celui, moins confortable, du dirigeant qui accepte la remise en cause. “Les rapports de force dans le monde du travail se renouvellent, et à vrai dire, c’est très bien”, glisse Nicolas.

Un constat : celui d’un monde qui change où les attentes des salariés évoluent, car “la rémunération et le fait d’avoir un emploi ne suffisent plus”, reconnait Nicolas. Le sens est essentiel. Il est consubstantiel au bien-être, fondamental à la cohésion d’équipe. C’est aussi une condition sine qua none de l’exigence que l’on s’impose dans le rapport à ses clients. Des prestations de qualité, une relation client forte, cela passe aussi par l’acceptation de la contradiction. “L’égo amène à passer en force, sans dialogue. C’est le meilleur moyen de se planter et au final d’être en situation d’échec”, constate Nicolas. Et si au final, c’était cela, être un dirigeant responsable? Accepter une relation qui dépasse la verticalité, au profit de l’expertise et de la valorisation des compétences.

Une méthode gagnant-gagnant : des salariés plus épanouis et engagés, une structure au développement ambitieux.

MOUILLER LA CHEMISE SUR LE TERRAIN

Qu’on ne s’y trompe pas, “faire la révolution, c’est compliqué”, nuance Nicolas. La clé de ce fonctionnement réside sans doute quelque part entre la responsabilisation des équipes et le sentiment de partager un quotidien commun. Ce qui implique de mouiller la chemise : “si tu ne t’impliques pas dans le quotidien des équipes, si tu ne partages pas leur quotidien ou leurs problèmes, tu passes à côté de quelque chose”.

Nicolas Guirao cite avec humour les missions qu’il effectue parfois avec ses équipes pour toucher du doigt les contraintes, résistances ou blocages que seul le terrain au quotidien peut révéler. Cela crée du lien. Indéniablement cela enrichit les échanges et amène du factuel pour éviter des discussions qui pourraient se cantonner à des prises de position. “On score souvent les projets, avec les équipes. C’est un processus participatif, mais qui suscite l’adhésion. On se fait parfois bouger, mais c’est très bien”, glisse Nicolas dans un large sourire. De toute évidence, le fondateur de CEO a les épaules pour cela…

3 REFERENCES POUR PENSER LE CHANGEMENT

UN LIVRE, UN FILM

“Le cercle des poètes disparus pour son éloge de l’anticonformisme. ”

UNE PERSONNE, UNE ORGANISATION

“Simone Veil pour son histoire, ses combats, sa force et son abnégation dans l’adversité.”

UNE PHRASE, UNE EXPRESSION

Cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse.” – Nelson Mandela