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Entreprises et Alumni

DAPHNÉ LECLABART, ALUMNI ISC ET RESPONSABLE DES GRANDES CAUSES CHEZ MAKE.ORG

Daphné (promotion 2011) pensait devenir chef de produit dans l’industrie du luxe. Mais une expérience associative d’un an en Argentine et une sensibilité accrue pour les projets à impact l’ont fait sortir des sentiers battus. Retour sur le parcours engagé de la responsable des programmes d’intérêt général de la plateforme de consultation citoyenne en ligne, Make.org.

Un tout autre chemin 

Après son baccalauréat, Daphné intègre une école de communication en quatre ans. Elle réalise une expérience d’un an à l’étranger puis, désireuse de compléter ses études et d’approfondir ses connaissances en marketing, elle décide de rentrer à l’ISC Paris qu’une amie lui a conseillée. « Je pensais que j’allais suivre la voie classique et devenir chef de produit » raconte-t-elle. Et en effet, l’étudiante, qui a déjà effectué plusieurs stages dans le milieu du luxe et de la joaillerie, notamment chez Cartier, choisit de travailler pour une marque de bijoux dans le cadre de son premier stage à l’ISC Paris. 

Mais, à la fin de ses études, c’est un tout autre chemin que décide de prendre notre alumni, débuté quelques mois plus tôt en Argentine. En effet, durant son séjour à l’étranger, Daphné s’engage au sein d’une ONG qui a créé tout un dispositif de micro-crédit destiné aux habitants des quartiers pauvres de la capitale et qui leur facilite l’accès au logement et à l’énergie. Là-bas, elle utilise ses compétences en communication pour valoriser les programmes menés par l’ONG, auprès notamment des grands donateurs. « J’ai découvert un monde qui m’était totalement étranger » confie Daphné. Elle s’intéresse en particulier à la théorie BoP (base de la pyramide) ou comment appliquer les principes du marketing à une population dont les besoins diffèrent drastiquement des problématiques occidentales. La jeune étudiante, en plein questionnement sur son choix de carrière, décide finalement de consacrer l’écriture de son mémoire à cette thématique de business inclusif qui la passionne. Puis, désireuse de mettre un pied dans le monde associatif français qui lui est totalement inconnu, elle répond à une offre de stage qui marque le début de son engagement dans l’économie sociale et solidaire. 

L’engagement associatif 

En 2011, Daphné intègre donc la structure « Les Entreprises pour la Cité », une association d’entreprises engagées sur des démarches sociales et sociétales : dispositif de mécénat de solidarité, accès à l’éducation pour les jeunes issus de milieux populaires, lutte contre les discriminations en entreprise, business inclusif destiné à la population française en situation de pauvreté, etc. « J’ai besoin d’être convaincue de la finalité de mon job, de savoir qu’il contribue réellement à rendre le monde meilleur, en étant utile aux gens ou à la planète » précise la jeune femme qui est tant passionnée par ses nouvelles missions qu’une fois son diplôme en poche, elle est embauchée au sein de la structure. Elle est notamment missionnée par le ministère de la ville afin d’animer un  groupe d’une cinquantaine d’entreprises signataires d’une charte en faveur des quartiers prioritaires. Son but est d’accompagner les entreprises dans la structuration de leur politique en faveur de ces quartiers, en lien avec les associations de terrain, et de coordonner l’action collective de ces entreprises.

Fin 2014, Daphné a envie d’aller plus loin dans son engagement en rejoignant à son tour le terrain. Elle intègre donc l’association Article 1, un acteur majeur dans l’accès aux études supérieures pour les jeunes issus de milieux populaires. En tant que responsable des programmes lycée, elle sensibilise les élèves des filières technologiques en les incitant à la poursuite d’études jusqu’au master. « Nous avons monté tout un dispositif avec des collaborateurs d’entreprises qui venaient présenter leur parcours ainsi que des étudiants des écoles et universités partenaires de l’association, eux-mêmes issus des filières technologiques, afin de témoigner de leur réussite » précise la trentenaire.

De grandes causes 

Après avoir développé le dispositif dans plusieurs académies françaises, Daphné décide en 2017 de suivre une nouvelle aventure en rejoignant la start-up Chance, lancée par l’une de ses connaissances. La jeune femme, qui se refuse toujours à travailler pour des projets « cosmétiques », adhère au projet qui veut donner à chacun la chance d’accéder au métier qui l’anime, quels que soient son origine, son parcours, ses compétences. A l’époque, l’entreprise, bien implantée au Brésil, souhaite se développer en France. Mais le programme ne fonctionne pas et est totalement remis à plat. Daphné se retrouve donc à participer à la définition du nouveau projet : un dispositif de coaching individuel en ligne, qui est aujourd’hui en plein développement. « Ce fut enrichissant de participer à la refonte totale d’une entreprise » admet Daphné dont le rôle à l’époque est de faire évoluer le produit en s’assurant auprès des clients du bon déroulement de leur accompagnement. 

Aujourd’hui, et ce depuis 2019, Daphné évolue chez Make.org, une plateforme de consultation citoyenne en ligne qui permet d’interroger massivement les français sur une question d’intérêt général. Ces derniers peuvent soit répondre en faisant une proposition, soit voter pour ou contre les propositions formulées par d’autres contributeurs. Les entreprises ou pouvoirs publics peuvent aussi utiliser cet outil pour consulter les citoyens et comprendre ce sur quoi les français pensent qu’il est impératif d’agir en priorité. 

Les missions de Daphné

Daphné travaille sur les propres programmes d’intérêt général de Make.org, appelés « Les grandes causes ». Ces programmes développés sur trois ans peuvent aussi bien concerner la protection de l’environnement, comme la lutte contre les violences faites aux femmes ou encore la place des personnes handicapées dans la société. Chaque grande cause, soutenue par une cinquantaine de partenaires associatifs, entreprises, institutionnels et médias, débute par une consultation citoyenne afin d’identifier les priorités sur lesquelles les français souhaitent agir. Après une concertation de plusieurs mois qui réunit tous les experts du sujet et les citoyens concernés, le programme se traduit par un plan de cinq à dix actions concrètes qui répondent à cette volonté citoyenne et qui sont portées par  des associations et start-ups qui agissent sur le terrain. De son côté, la trentenaire a pour rôle de coordonner toutes les grandes causes et est en relation directe à la fois avec les entreprises partenaires et toutes les équipes chargées du développement des programmes en interne.

Et demain ? « Le secteur de l’impact et de l’économie sociale et solidaire offre énormément d’opportunités de métiers et de carrières selon ses envies et sa sensibilité (l’égalité des chances, l’environnement, la lutte contre les violences faites aux femmes, etc). Les passerelles sont nombreuses et me permettent notamment d’envisager de nombreuses évolutions professionnelles » conclue notre alumni. Le parcours engagé de celle qui remet constamment en question le véritable impact positif généré par son travail est donc loin d’être terminé.