le 11.01.22
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Entreprises et Alumni
Morgane Depoorter ( Alumni ISC Paris, promotion 2012) mène une double vie. Elle est d’abord la directrice marketing et communication de l’entreprise Webnet à Paris au sein de laquelle elle élabore des stratégies de recrutement et de valorisation de la marque. Mais la jeune femme, passionnée par les sujets de transition écologique et citoyenne et de communication non violente, est également directrice d’une structure au sein d’un tiers-lieu dans les Hauts-de-France nommée Séjours Inspirants. Elle y organise notamment des séminaires pour les entreprises sur les enjeux de l’innovation et de la transition.
Morgane devait être attachée territoriale. Après une licence en Économie et gestion obtenue à Paris V, elle intègre en effet un master 1 en Économie publique à la Sorbonne. « Mais cette année a été une révélation, explique Morgane, je me suis rendue compte que j’avais besoin de plus de concret. » La jeune étudiante part alors en Australie pendant un an pour apprendre l’anglais et réfléchir à son avenir professionnel.
A son retour, elle prend la décision d’intégrer l’ISC Paris, avec pour ambition de suivre le cursus développement durable. Elle s’investit donc au sein de l’association ISC Environnement : « Cette expérience a été très formatrice, raconte Morgane. Plongée dans les problématiques climatiques, j’ai tout de suite eu à gérer un budget et organiser des événements ». Cependant, par crainte d’être confrontée à du greenwashing, elle préfère finalement s’orienter vers le master Marketing et communication, mais toujours avec l’envie de travailler sur les enjeux environnementaux et sociétaux. « Aujourd’hui, la boucle est bouclée puisque j’ai deux emplois, l’un dans le marketing et l’autre dans l’innovation aux transitions écologiques et citoyennes » lance la trentenaire, éveillant soudain notre curiosité.
Pendant ses études à l’ISC Paris, Morgane part un an à Shanghai pour réaliser un stage dans une agence événementielle du groupe TBWA puis elle intègre en alternance le groupe Orange pour travailler sur la communication interne de la branche Afrique/Asie/Moyen-Orient. « J’ai beaucoup appris lors de cette expérience mais j’ai aussi compris que j’avais envie de m’investir de manière plus opérationnelle, de voir concrètement le sens de mes actions, ce qui est moins évident au sein d’une grande entreprise » confie notre alumni. Elle décide donc d’intégrer une PME et rejoint Isart Digital, une école qui forme aux métiers du jeu vidéo et de l’animation en 3D. Elle y reste 4 ans en tant que responsable de la communication. « C’était une superbe expérience, j’ai adoré travailler au sein d’une école, sur un domaine très novateur. J’avais beaucoup de projets à mener, de manière créative et en totale autonomie ! » s’enthousiasme Morgane.
Puis, désireuse d’occuper un poste avec plus de responsabilités, elle rejoint Webnet en 2018. A son arrivée, la jeune femme doit mettre en place tout un service marketing communication, ce qui n’est pas sans lui déplaire. Au fil de l’entretien, il paraît en effet évident que notre alumni aime plus que tout bâtir un projet de ses propres mains jusqu’à pouvoir palper de manière concrète son résultat et son impact. « Ce qui m’a plu, c’est de pouvoir créer des process, créer ma stratégie et de la dérouler avec mon équipe » précise en effet Morgane. Son objectif ? Rendre la marque attractive pour séduire des candidats et garder les collaborateurs déjà en poste. « Car peu de gens savent que le marché du numérique est inversé, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de chômage et qu’il est même complexe de recruter ! » analyse Morgane. Elle tente donc de fidéliser les collaborateurs de Webnet, en travaillant sur des stratégies de recrutement. Elle s’assure aussi du bien-être de ces derniers en organisant notamment des événements. Elle a même pu importer la culture du jeu vidéo qui lui est chère.
Parallèlement, l’envie de vivre à la campagne grandit chez notre alumni passionnée d’équitation. Mais cette parisienne pure souche n’a pas d’attache sur un territoire précis et n’a pas non plus envie de s’isoler dans un endroit reculé. Elle s’inscrit donc à des webinaires dispensés par l’association Makesens sur le thème « Quitter la ville » durant lesquels Morgane découvre le concept de tiers-lieu, ces endroits hybrides, entre la maison et le travail, destinés à réunir les habitants d’un territoire. On y trouve, selon les tiers-lieux, espace de co-working, café associatif, fablab (laboratoire de fabrication), organisation d’événements culturels, de conférences et d’ateliers manuels, micro-ferme, vente de produits locaux, etc. « Lors d’un webinaire, j’ai dû dessiner mon tiers-lieu idéal. Puis nous avons visionné des reportages durant lesquels j’ai découvert un tiers-lieu à Autrêches dans l’Oise qui était la copie conforme de mon dessin ! » s’anime soudain Morgane. La trentenaire décide donc de contacter les fondateurs du tiers-lieu l’Hermitage. « Comme à ce moment précis, j’étais en télé-travail et devais quitter mon logement, ils m’ont proposé de m’offrir le gîte, en échange de mes compétences en marketing et communication » ajoute-t-elle. Et cette aventure insolite a commencé là.
Aujourd’hui, Morgane est Directrice Marketing et Communication de l’Hermitage Séjours inspirants. Elle propose notamment aux entreprises, fondations et associations de séjourner à l’Hermitage, de quelques heures à quelques mois, pour œuvrer sur les enjeux d’innovation et de transition. Elle organise pour eux des événements sur mesure : séminaires stratégiques, incentives, masterclass, stages thématiques, etc. « J’y accueillerai avec plaisir les anciens élèves de l’ISC Paris ainsi que leurs collègues et collaborateurs » propose en riant la jeune femme qui a par exemple récemment organisé un séminaire pour un grand groupe français.
Mais Morgane, déjà bien occupée par ses deux « vies », l’une à Paris et l’autre dans l’Oise, ne s’arrête pas là. « J’aime être dans l’action ! » plaisante-t-elle. Nous ne pouvons qu’acquiescer, un brin admiratifs. Car son troisième projet est lui aussi lourd de sens. La trentenaire est actuellement en train de se former à la communication non violente via un collectif nommé le Cycle des Pionniers. « Pendant toute ma carrière, j’ai été un peu « titillée » par ce besoin de congruence entre le discours et les actes » explique Morgane qui souhaite ainsi permettre à un maximum de personnes de se sentir concernées lors du développement d’un projet. Il s’agit pour elle de valoriser le collectif en évitant le système de gouvernance pyramidale classique. Encore une manière impactante et créative d’élaborer de nouveaux projets, à l’image des chemins empruntés par Morgane tout au long de sa carrière.
